l'Africa rouvre ses portes

Alors que les salles de ciné de Tunisie ferment les unes après les autres, le ciné de l'hôtel Africa, qu'on croyait morte, renaît de ses cendres. Plus petite, certes mais plus intime aussi

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Cinémafricart, un ticket pour une nouvelle orientation
On l’attendait depuis longtemps, cette salle art et essai qui fera le bonheur des cinéphiles. Et comme toute bonne nouvelle ne vient pas seule, ce projet aura lieu dans la belle salle de l’Africa qui a fermé ses portes durant des années et qui, espérons-le,

retrouvera son lustre d’antan avec un nouveau concept de diffusion du cinéma et des choix qui s’annoncent judicieux annoncés par l’équipe qui la prend en main, formée de Habib Belhadi, Hatem Ben Miled et Sourour Krouna.
Le projet est, en effet, basé sur une nouvelle politique de programmation qui se veut une alternative à l’orientation purement commerciale pratiquée par ce qui en reste de salles de la capitale. Synergie avec le public, projet culturel et artistique, nouvelle forme de communication et de redynamisation du rapport entre le cinéma et les associations culturelles et cinématographiques sont les principes qui ont réuni ce groupe autour d’un même objectif «cinémafricart».

La salle (300 places) sera, désormais une salle de découverte, de recherche et de soutien aux cinématographies marginales, parallèles nationales et à la production mondiale de qualité, une salle qui ose, en ces moments difficiles, programmer des films iraniens, africains, thaïlandais ou brésiliens, et aussi un observatoire des cinémas du Sud, une cinémathèque et un pôle de l’utilisation du cinéma pour l’éducation et les écoles de cinéma. En somme, une vraie salle d’art et essai.
Ce projet n’est pas né de nulle part, l’idée est d’en faire une salle de quartier en plein centre-ville qui relève de défi de fidéliser le public de cinéphiles devenu occasionnel lors de manifestations ponctuelles. Ce même public qui ne cesse de revendiquer le droit à un film de qualité dans une salle de qualité.

Les portes de «cinémafricart» seront grandes ouvertes à partir du 4 novembre, avec la sortie nationale du dernier film de Jilani Saâdi La tendresse du loup, et le programme se poursuivra avec de nouveaux cycles de projections et de nouveautés cinématographiques de partout : Junun de Fadhel Jaïbi, Caramel de Nadine Labaki, Falafel de Michel Kammoun, Fado de Carlos Saura, Mon frère est un fils unique de Daniele Luchetti, Bamako de Abderrahmane Sissako, What a wonderful world de Farouzi Ben Saïdi, un hommage à Jean Luc Godard, et un autre à Isabelle Huppert et une programmation à l’année «Les cent films à voir pour les étudiants de cinéma», sans oublier le film documentaire avec Salata Baladi de Nadia Kamel, Je suis celle qui portait les fleurs à sa tombe de Héla Abdallah, Les Beys de Tunis de Mahmoud Ben Mahmoud, J’en ai vu des étoiles de Hichem Ben Ammar, Mots après la guerre de Anouar Brahem, L’ombre de l’absence de Nasri Hajjaj…

D'après Asma Drissi dans La Presse

En lisant ce qu'a écrit Asma Drissi je n'ai pas arrété de penser à un truc... Il semblerait que nous représentions la dernière génération qui vécut l'histoire du cinéma en salle, du moins ici en Tunisie. Nous aurions des choses à raconter à nos enfants et nos petits enfants.